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notes du 4 octobre 2015

 

 

Grosse mise à jour cette fois vu que j’ai zappé le texte la dernière fois… Vous vous en doutez, il y a eu beaucoup d’aventures et changements depuis le mois de février.

Je vais essayer de vous relater ça de façon plus ou moins chronologique.

 

Nous avons été gâtés en visites en février, mars et avril.

 

Après la visite de Carole et Adjel en février, ce sont David, Laetitia et Paolo qui sont venus découvrir notre petit paradis au mois de mars. Pour l’occasion nous avons pris quelques jours de congés pour aller voir du pays avec eux. Nous avons opté pour les magnifiques paysages du Drakensberg. Beaucoup de randonnées au  programme dont une qui restera dans les mémoires. Téméraires, nous sommes partis à l’assaut du Royal Natal Park, une réserve naturelle avec un grand choix de randonnées près du Lesotho. Nous choisissons une randonnée de 14km d’environ 2h30… l’aller!  Tranquillou, nous en prenons plein les yeux, les paysages sont à couper le souffle et l’arrivée invite à faire une pause près des piscines naturelles creusées dans la pierre par le cours d’eau, près de la cascade. En « bons » randonneurs nous sommes armés de 5 bières, 2 bouteilles d’eau, 10 biscuits et 3 bananes… pour 5 et 28km de marche ! Normal !

Après cette pause bien méritée, nous remarquons que nous ne voyons plus de randonneurs arriver ou repartir et qu’en fait nous sommes seuls… Nous décidons donc de prendre le chemin du retour, Charlie dort déjà dans le porte-bébé, sur le ventre de papa. 10 minutes après le départ, le tonnerre se met à gronder et les premières gouttes de pluie atteignent le sommet de nos crânes, nous accélérons le pas ! BAM ! La foudre s’abat tout proche de nous ! Là c’est la panique, nous courrons sur les sentiers de montagne! Re-BAM ! La pluie redouble d’intensité et nous sommes vite complètement trempés, nos chaussures innondées, le « floutch, floutch » de nos pas rythmant notre cavalcade vers la voiture encore à 13km en contrebas. Sur tout le retour, nous n’avons pas ralenti la cadence, courant dans les chemins boueux. Charlie s’est réveillée aux premières gouttes de pluies mais s’est vite rendormie bercée par le rythme de la course et réchauffée par le corps de Damien. 1h30 de course plus tard, nous arrivons à la voiture au moment où la pluie s’arrête, encore boostés à l’adrénaline, pleins du sentiment d’avoir couru pour notre vie, fiers et surpris d’avoir pu accomplir ce périple sans flancher, trempés et surtout affamés. Pas de vêtements de rechange dans la voiture (sauf pour Charlie), on bidouille avec des essuies et des pagnes des vêtements de fortune pour pouvoir se débarrasser de nos habits mouillés.

Sur le retour en voiture nous ne pensons qu’à une chose : manger, resto, vite ! La pizzeria que nous avions repéré à l’aller s’avère fermée, ben oui, c’est la basse saison ! Dépités, résignés nous rentrons vers le chalet, quand notre regard accroche l’icône « fourchette et couteau » d’un panneau de signalisation. Ni une ni deux, on fonce vers cette promesse d’un bon repas. Nous arrivons dans un camping-golf, plus trop sûr concernant le « bon » repas et surtout attifés comme des clodos tous mouillés. La belle surprise : installés au resto, nous recevons des couvertures et, vraiment, le repas valait le détour ! Des burgers à se rouler par terre, pas seulement parce qu’on était affamés : du vrai bon steak haché, des légumes grillés bref, un régal ! Entrée, plat, dessert, nous faisons honneur à notre dîner. Le serveur qui nous avait déconseillé de prendre une entrée si nous commandions des maxi burger n’en revient pas de notre appétit… jusqu’à ce que nous lui racontions notre aventure !  Charlie, elle, dort du sommeil du juste… notre sacrée petite fille a été exemplaire toute la journée. Merci !

 

Lorsque Carole était encore à la ferme, notre chien Kubiac (aussi surnommé Pongo ou Dingo et parfois avec raison Débilos) nous a fait une belle frayeur : Alors que maman phacochère venait se désaltérer à l’étang avec ses trois petits, nos chiens se sont pris l’envie de jouer au loups ! C’était sans compter sur le caractère bien trempé de maman phacochère et son instinct maternel surdéveloppé, qui au lieu de s’encourir comme le font tous les animaux face à deux chiens lancés à vive allure vers eux a décidé de les charger, suivie de ses trois petits ! Sharp-sharp, maligne et vive a esquivé l’assaut, mais Kubiac, qui mérite bien ses surnoms, s’est pris la charge en plein ventre, déviant trop tard sa course. Roulé boulé et une entaille bien nette de 5cm dans l’abdomen, la chair à vif. En urgence chez le vétérinaire, on se rend compte qu’il l’a échappé belle, les charges de phacochères étant, de mémoire de fermier, généralement mortelle pour les toutous !

Kubiac lui s’en est sorti avec quelques points de suture et un collier de la honte (cet espèce d’entonnoir autours du cou). Loin de lui avoir servi de leçon, dès le lendemain il essayait de passer la clôture pour pourchasser des phacochères, heureusement l’entonnoir l’a bloqué dans son élan ! (Je vous laisse imaginer la scène du chien qui court, habitué à passer entre les fils et stoppé net à cause de son entonnoir. ) Ce n’était que partie remise puisque 10 jours plus tard le collier de la honte enlevé, il était reparti !

 

Lors des différentes visites on a pu partager avec chacun des ballades à cheval, à pied, des bons barbecues, et des interactions avec les guépards ! Impressionnant, intéressant, et à chaque fois nous sommes intimidés par leur regard perçant qui semble sonder votre âme. Une expérience que je conseille vivement à chacun de nos visiteurs !

 

Valérie, Steve et les enfants sont venus au mois d’avril ! Quel plaisir pour nous tous ! Un bonheur pour Charlie également d’être entourée de cousins attentionnés. En tout, nous étions 12 à la ferme, avec Carine, Xavier et leurs enfants. Xavier a préparé une extraordinaire chasse aux œufs pour Pâques ! Plusieurs kilomètres de ballade dans le bush pour plusieurs kilos de bon chocolat belge cachés dans les fourrés. Les enfants s’en sont donnés à cœur joie. Encore aujourd’hui de temps en temps nous retrouvons quelques paquets de chocolat informe oubliés lors de cette chasse.

 

Ensuite nous avons eu la charmante visite de Céline et Lionel, un ami de longue date, en visite sur le territoire Sud Af’ pour le mariage d’un de ses amis.

 

Fin avril nous avons été à notre première vente aux enchères d’animaux sauvages. Nous voulons diversifier les espèces de la ferme. A ce moment nous avions des antilopes: blesboks et nyalas, des zèbres et une girafe. Il a fallu courir derrière cette dernière pour vérifier son sexe vu que nous avions dans l’idée de lui offrir des compagnons. Nous avions reçu quelques offres pour des animaux, nous allions donc à cette vente avec une certaine idée des prix. Nous espérons y trouver quelques sortes d’antilopes ainsi qu’une girafe femelle, la nôtre s’avérant être un jeune mâle. Au catalogue, beaucoup d’hippotragues, cette antilope noire très chère et relativement rare qui  était répertoriée comme espèce en voie de disparition il y a encore quelques années. Un prix maximum en tête, les enchères commencent et les prix s’envolent ! La femelle hippotrague la plus chère est adjugée à 55.OOO euros, la moins chère à 22.000 ! Pour tous les animaux sur lesquels nous voulions enchérir, les prix commençaient bien au dessus de notre budget ou des offres que nous avions reçues. Nous passons notre tour, Damien sort de la salle pour faire une pause au moment de l’avant-dernier lot. Je reste seule dans la salle. Le dernier lot est un mâle hippotrague. La mise à prix est annoncée, personne ne lève la main, le maitre des enchères descend le prix, rien! Il descend encore, 1000 euros, je lève la main ! Un autre fermier me suit et lève sa main à son tour, 2000. Silence, une fois, deux fois, je lève ma main, pour ce prix là, je ne vais pas lâcher si vite et puis de toutes façon d’autres enchériront après moi comme à chaque fois ! Adjugé ! Le mâle hippotrague du nom de Collin est adjugé pour 3000 euros à … moi ! oups ! Et Damien qui n’est pas là pour voir ça ! Nous voilà donc avec une mâle et pas de femelle !

 

Cela faisait un bout de temps que nous savions que la ferme était surpeuplée d’animaux brouteurs d’herbe, nous avons donc pris la décision d’en vendre une partie à cette vente : 60 blesboks et 6 zèbres. Nous en avons eu un prix raisonnable  mais nous avons annulé la vente quelques semaines après l’enchère faute de nouvelles de la part des acheteurs et du maitre d’enchère. Les blesboks finalement ont été vendus par un autre biais,  « sur champs », c’est-à-dire que c’est l’acheteur qui prend soin d’organiser la capture.

La capture a eu lieu fin mai. Une expérience à la fois excitante et éprouvante. Après une étude de la disposition de la ferme, l’équipe de capture place des filets formant une sorte d’entonnoir terminé par une série de rangée de filets destinés à freiner la course des blesboks. Un hélicoptère survole la ferme, rabattant les antilopes par troupeaux vers les plaines. Une ou deux voitures se mêlent au rabattage, pour diriger les animaux vers les filets de capture. Plus jamais je ne monterai dans un de ces véhicule ! Une folie ! Le conducteur fonce à travers tout sans ralentir à travers bosses, cactus, buissons, se prenant des branches au passage. Bien sûr, c’est un professionnel, il sait ce qu’il fait
et ne quitte pas une seconde le troupeau des yeux, anticipant ses moindres mouvements et assistant le travail de l’hélico, mais en tant que passager, tu te demandes quand est-ce qu’il va regarder son chemin et vers quoi il roule !

Une fois dans les filets, c’est moins drôle, les animaux sont enchevêtrés, pattes et cornes bloquées par les mailles. Leurs yeux exorbités par la peur. Nous avons eu à déplorer un accident, une des femelles s’est fait encorner par une autre antilope. Elle est morte sur le coup. Néanmoins, nous pouvons nous estimer chanceux, pas de patte cassée ou  d’animal blessé à devoir achever.

 

Au total, 42 blesboks ont été capturés. Et nous restons avec nos zèbres. La propriété étant trop petite pour le nombre de zèbres et ceux-ci mangeant comme 3 vaches chacun, nous devons les vendre absolument pour le bien de la propriété et des animaux dans les années à venir. Le prix du marché d’un zèbre est de R6000 à la chasse et R3500 « sur champs ». J’ai mis plusieurs annonces et contacté de nombreux revendeurs d’animaux. J’ai commencé par en demander R3500 puis R2500 jusqu’à poster une annonce « gratuit » pour les faire capturer… Personne n’était intéressé ! Les coûts de capture étant tellement élevés que même gratuitement, personne ne voulait organiser la capture de 6 zèbres seulement. Nous nous sommes donc résolus à faire appel à des chasseurs. Bien que les chasseurs furent très sympathiques, l’expérience fut très difficile. Je vous passerai les détails. La seule « consolation » étant que les chasseurs ne venaient pas pour le sport mais pour la viande et la peau. La viande de zèbre ne se trouvant pas en supermarché. Une façon pour nous d’apprendre que la chasse fait partie du métier de fermier d’animaux sauvages.

 

Plus réjouissant, quelques jours après la capture, nous avons relâché 6 femelles kudu et 10 impalas. Quel beau spectacle de voir ces animaux sauter du camion et recouvrer la liberté. Depuis ce jour les nouveaux animaux se font discrets, en effet, les kudus se nourrissent principalement de feuilles et restent donc dans le bush (les buissons). Les impalas mangent aussi de l’herbe, mais étant donné qu’ils ont été introduits en hiver, l’herbe est quasi inexistante et ces animaux là se rabattent sur les feuilles à cette saison. Nous espérons que l’hiver prochain il restera davantage d’herbe maintenant que nous avons réduit de moitié les « brouteurs ».

 

Avant la capture nous avons eu l’agréable surprise de découvrir que parmi nos troupeaux de blesboks communs, il y avait quelques blesboks dits « masqués ». Leur valeur est nettement plus élevée que les blesboks communs, jusqu’à 30 fois plus chers ! Les blesboks masqués, en plus de la ligne blanche sur leur museau, présentent des taches blanches sur les joues rejoignant la ligne, dessinant comme un masque sur leur visage. Il s’agit en fait d’une erreur génétique due à la consanguinité, mais les éleveurs ici s’arrachent toute variation de couleur des antilopes.

 

En juin, nous avons fait notre premier retour en Belgique depuis notre expatriation. Quel bonheur de revoir amis et famille et de fêter le premier anniversaire de Charlie auprès de ceux qu’on aime. Le moins que l’on puisse dire est que ces vacances ne furent pas reposantes ! Diners de famille, barbecues entre amis, weekends à la campagne, à la mer du Nord, nos journées affichaient complet ! Charlie a été gâtée par tous en câlins, attentions et cadeaux et a régalé tout le monde par sa bonne humeur.

 

De retour à la ferme, nous avons l’impression d’être partis depuis longtemps même si rien n’a changé. On se rend compte de l’énorme changement que nous avons opéré en venant vivre ici. Finies les visites à l’improvistes, la proximité de la famille et de nos amis de toujours,  les livraisons à domicile, les bonnes frites… C’était bon de voir tout le monde. Nous revoilà ici, et c’est bon de revoir la ferme aussi, ses grands espaces, les animaux, le soleil, les voisins aussi, eh oui, même à 3, 4 ou 5 km on les appelle toujours voisins !

 

Le travail a repris à peine arrivé, surtout pour Damien et ses constructions. Quelques nouveaux gars ont intégré l’équipe. 9 ouvriers en tout. 3 autres devraient arriver dans les jours qui viennent. La construction de la maison de Xavier avance malgré certains faux pas. Après deux semaines de travail d’un ouvrier pour construire deux colonnes en pierre, elles ont dû être abattues car des fissures commençaient à apparaître. Construites trop vite, la terre n’avait pas eu le temps de sécher suffisamment par rapport au poids ajouté au fur et à mesure que la colonne montait.

Bref, l’ingénieur a conseillé de les construire en pisé (terre compactée), donc Hop ! On recommence !

Pour le reste ça suit son cours. On se rend compte que la technique du earth bag est finalement la plus rapide et facile à réaliser, donc la moins chère aussi. Le salon tv est construit avec cette technique en forme de dôme. Vous verrez dans l’onglet construction, les photos présentant ces espèces de boudins blancs, c’est ça des earth bags.

 

Nos constructions en terre soulèvent un tel enthousiasme dans le voisinage qu’on nous a demandé de faire une conférence pour expliquer le projet aux intéressés.

Powerpoint au poing, salle de projection improvisée, nous avons donc présenté le principe, les techniques que nous utilisons et les projets : la maison des ouvriers terminée et celle de Xavier en cours. Dans les 20 personnes présentes, quelques architectes, un ou deux journalistes et quelques fermiers. Tout le monde était emballé, impressionné, ça faisait plaisir à voir et c’était très intéressant de récolter les commentaires et les questions. Ce weekend, d’ailleurs, l’un des visiteurs nous a recontacté pour pouvoir revenir et montrer les constructions à sa femme. Les gens nous ont réclamé une nouvelle conférence lorsque la maison de Xavier serait terminée et nous ont promis qu’il y aurait encore plus de monde grâce au bouche à oreille et aux articles qui ne devraient pas tarder à paraître.

 

Un nouvel enclos a été construit autours de l’ancien enclos des chevaux. Celui-ci accueillera notre programme d’élevage d’hippotragues. 2 femelles et un mâle. Nous avons acheté les femelles enceinte de mâles de très bonne lignée (ces mâles valent environ 400.000 euros, un truc de fou !) la bonne affaire ! La seconde génération devrait donc déjà pointer le bout de son nez dans 5 mois . Pendant la construction de cet enclos, un matin, l’un des ouvriers nous fait remarquer un bébé nyala caché dans les fourrés, à l’intérieur de l’enclos. La maman antilope a dû le laisser là pour la journée bien à l’ombre pensant venir le reprendre plus tard. Le seul souci étant que dès le soir l’enclos serait terminé et donc il n’y aurait plus d’accès pour que la maman vienne le chercher. Prenant le risque que la mère le rejette, nous avons déplacé le bébé hors de l’enclos. Nous avons demandé l’avis de deux vétérinaires et de deux éleveurs d‘animaux sauvages et les avis divergeaient totalement. Certains affirmant que la maman rejetterait son petit à cause de l’odeur humaine, les autres disant que l’instinct maternel serait le plus fort. La maman nyala a finalement retrouvé son petit à l’extérieur de l’enclos, elle est venue le voir 2 fois en journée, repartant sans lui à chaque fois. A 17h, résolus à devoir nourrir le petit au biberon jusqu’à ses 6 mois, nous allons le rechercher dans les buissons lorsque nous apercevons la maman nyala s’approcher à nouveau… Les autres avaient raison, l’instinct maternel était le plus fort : elle est repartie avec son petit.

 

En parlant de nouvelle génération, nos biquettes ont accouché ! Deux biquettes ont avorté malheureusement mais nous avons quand même 7 paires de jumeaux en bonne santé! Un vrai bonheur ! Charlie s’éclate avec les 14 chevreaux ! Nous aussi… ils sont tous adorables, super jouettes et tellement mignons !

 

Nous avons recommencé l’entrainement de Chuck, le jeune cheval avec Rosa, une voisine. Le petit se débrouille plutôt bien, très attentif et calme. On devrait faire une ballade à l’extérieur au pas avec lui un de ces jours prochains.

C’est d’ailleurs grâce à Rosa que nous avons reçu un charmant poney, Django, gratuitement d’une autre éleveuse habitant un peu plus loin, de l’autre côté de la rivière. Django est absolument superbe, plus nerveux que Chuck mais il devrait faire une monture très fun une fois débourré.

 

Quant aux poules, après avoir galéré de nombreux mois avec les mangoustes et autres petits prédateurs qui parvenaient à se faufiler dans le poulailler peu importe la quantité de grillage que nous ajoutions, nous avons changé de tactique et construit un tout nouveau poulailler à base de palettes ! Sur les 22 poules achetées au départ et la quarantaine de poussins nés, il nous restait environ 16 poules, il était temps que nous remédiions au problème. A présent nos poules dorment paisiblement dans leur hôtel 5 étoiles et plus aucune intrusion n’a été à déplorer. Les 3 poussins nés récemment sont en pleine forme.

 

Comme vous le découvrirez dans son album éponyme, Charlie se porte à merveille, toujours facétieuse, coquine, voire même espiègle parfois ! Elle parle en bi-syllabes : bye-bye, miam-miam, néné, mama, papa, et tout le reste, c’est Da ! Sauf quand elle parle aux animaux bien sûr : elle dit mêêêh aux chèvres, miaou au chat, wah-wah aux chiens, cui-cui aux oiseaux et pffff (en crachant) au chevaux . Elle marche, que dis-je elle galope depuis notre retour de Belgique, s’enfuyant parfois jusque dans la plaine pour voir les zèbres avec les chiens. Le tout sans se retourner pour voir si on la suit. Pour garder l’esprit serein, nous avons construit une clôture autour de la piscine. Nous avons commencé à aller une fois par semaine à des groupes de jeux et d’éveil pour qu’elle puisse interagir avec des enfants de son âge ! C’est super chouette, elle est très réceptive et toujours de bonne humeur. Et même si tout se passe en Afrikaans, la langue locale, on gère à mort, lol, on commence même à connaître les chansons par coeur.

 

Voilà pour les nouvelles de ces derniers mois ! Nous sommes rentrés de nos vacances bruxelloises depuis 3 mois maintenant et on vous l’avoue, vous nous manquez déjà. On attend avec impatience les prochaines visites : Carole en novembre et peut-être, je croise les doigts, ma sœur Mélissa, Thérèse la maman de Damien et sa tante, Claire en Décembre, peut-être un petit Antoine en mars, et puis Laurence (sœur de Damien), Marc et les enfants en avril ainsi que Robert (papa de Damien) et Véro (sœur de Damien). Pour les intéressés donc, il vous reste les mois de janvier, février et puis à partir de mai c’est libre ! Hihihi !

 

 

 

notes du 16 février 2015

 

Avec deux mois et demi de retard: Joyeux Noël et Bonne année!!

 

La petite réserve de Witklipfontein a verdi avec l'été. Les pluies sont rares comparé à Bruxelles mais impressionnantes. Il tombe en un an autant d'eau que chez nous mais en concentré.

Avec quelques averses de grêle… qui détruisent momentanément le potager… mais tout semble reprendre de plus belle quelques jours plus tard. Il garde donc son apparence de jungle luxuriante. Nous avons été chanceux quant aux attaques prévues de singes ou porquépics, malgré une visite, les singes ne sont pas revenus au potager. Cependant, un chapardeur a tout de même fait des siennes à plusieurs reprises. D'abord Nenni et Lacston,  on fait leur petite récolte, qu'ils ont donnée (ou vendu) à des ouvriers de chez Hermann. Après rappel à l'ordre et menace d'ôter l'accès au potager à tous les travailleurs de la ferme si cela se reproduisait, c'est Lacston qui est venu dénoncer Nenni qui a récidivé la semaine suivante remplissant un sac de courses plein de légumes pour les apporter à nouveau aux ouvriers d'Hermann…

Vu la délation, nous ne pouvions décemment pas sanctionner les autres personnes, nous avons donc décidé de ponctionner une partie du salaire de Nenni pour ce mois-ci (environ 5€), précisant que ce serait doublé à chaque récidive (5 puis 10 puis 20, ensuite il serait viré). A notre connaissance, le business se serait arrêté là.

 

Notre jeune cheval Chuck avait été envoyé pour dressage chez des professionnels qui nous avaient annoncé l'offre alléchante d'un dressage complet en deux mois maximum pour environ 300€. Après deux mois, nous demandons donc des nouvelles, et ils nous annoncent que notre cheval est agressif et qu'il faudrait le castrer pour continuer le dressage. Excuse que nous acceptons comme des bleus. Le vétérinaire est envoyé, le cheval est castré… à moitié. En effet, une seule de ses testicules serait descendue, l'autre serait bloquée à l'intérieur. Tombera, tombera pas? Nul ne le sait. En attendant Chuck est toujours un étalon. Les dresseurs ne continueront pas le dressage, donc. Le temps passe, cela fait déjà 3 mois que Chuck est chez eux et toujours pas dressé. Ils vont nous le retourner tel quel… Nous leur demandons de nous envoyer la facture de leur prestation inachevée… et ils précisent maintenant que c'était 300€ par mois… (cela change considérablement le budget en plus de la castration ratée mais facturée) tout ça pour un cheval toujours inmontable. Chuck nous est revenu début décembre. Et la facture n'est toujours pas arrivée. Paierons-nous pour un service non rendu? Pas si sûr… 

Nous continuons l'entrainement de Chuck par nous même comme nous le pouvons mais les résultats ne sont pas encore très probants. Le débourrage d'un cheval est un métier en soi. 

A suivre…

 

Xavier, Carine et les enfants ont passé le mois de décembre et la première semaine de janvier à la ferme. Avec de temps en temps quelques amis qui restaient pour 3-4 jours. La fête! L'animation!

La bonne humeur! La bonne bouffe! :-) 

 

Le 31 décembre, nous avons été chez notre voisin Gerhard faire une récolte de miel. Habillés de pulls et pantalons épais pour éviter les piqûres (par 30 degrés) ainsi que d'un chapeau à larges bords recouvert d'une moustiquaire, gants, chaussettes et bottillons, nous avions fière allure! Une très chouette matinée aux doigts collants. Nous sommes rentrés avec un gros pot rempli de la récolte du jour. Au total 20 pots d'environ 800g chacun qui ont été récoltés sur deux ruches. 

Nous prévoyons d'acquérir quelques ruches également dans les semaines à venir. Reste à trouver ces ruches… Un apiculteur de Parys en fabrique mais malgré nos appels et sms répétés, nous n'avons pas encore su passer commande. Une autre piste s'ouvre à Potchefstroom, où un vieux monsieur voudrait se débarrasser de ses ruches avec les colonies… mais là encore, nous attendons des nouvelles. Peut-être nous résoudrons nous d'ici peu à en acheter à Johannesbourg. 

A suivre aussi…

 

En novembre, nous avons (enfin) reçu notre première invitation à un braai (BBQ) par un voisin. Une très agréable soirée qui s'est terminée bien arrosée vers une heure du matin. De notre côté nous n'avons pas chômé pour étoffer notre cercle social en invitant tel et tel voisin à diner.. Le 22 novembre nous avons même organisé une fête de voisins, où nous avons invité tout le monde à 10km à la ronde. Une belle journée réunissant des voisins heureux de nous rencontrer. 25 personnes ont répondu présent à l'invitation. Une occasion pour tout le monde de se rencontrer, de connaitre les "nouveaux" propriétaires de Witklipfontein: Carine et Xavier ainsi que ses occupants permanents :  Damien, Charlie et moi. 

L'ambiance fut bonne, malgré le côté très "conservateur" (entendez raciste) de certains d'entre eux, la plupart montrant un intérêt certain pour nos constructions en terre et pierre, soulignant leur contentement de savoir la ferme habitée et entretenue et enfin assouvissant leur curiosité sur les européens immigrés dans leur belle région.

 

Début janvier, une deuxième invitation à un braai, chez Gerhard suivie d'une initiation à l'astronomie avec télescopes et jumelles. Pas d'étoile polaire, évidemment mais observation d'une commette, de Jupiter et 4 de ses lunes, nuage de Magellan, ceinture d'Orion et Croix du Sud au programme. Soirée très instructive donc,.. et beaucoup moins arrosée mais super conviviale avec différents professeurs d'université.

 

Côté animaux de la ferme, les blesboks ont mis au monde une bonne quinzaine de petits  fin novembre dont un ou deux sont morts nés. Tous ou presque sont nés après la première grosse pluie, les femelles attendant le moment propice et l'herbe fraiche afin de de pouvoir nourrir leur petits d'un lait bien riche en nutriments. Les zèbres également ont fait un adorable petit poulain mi décembre. Le poules aussi se sont mises à couver, malheureusement malgré une bonne vingtaine d'éclosions, il ne reste que 5 poussins vivants. Les autres ont tous été décimés par les puces ou alors en journée par l'un ou l'autre chat sauvage, mangouste voire même pour deux d'entre eux par les chiens… 

La plupart des chèvres sont enceinte… surprise surprise pour la date de la mise à bas… Nous sommes impatients!!!

 

L'équipe d'ouvriers a encore évolué. Nenni est parti, après nous avoir prévenu de son désir de trouver un job mieux rémunéré et en ville. Nous avons accueillis deux nouveau personnages du Malawi : Nelson et Chimwemwe (ou Happy). Leur connaissance de l'anglais est très limitée et la présence de Lacston est généralement nécessaire pour communiquer. 

Nelson et Chimwemwe sont très intéressés par les chevaux et sont enthousiastes lors de leurs leçon d'équitation en fin de journée. Ils pourront ainsi m'aider au fait que les chevaux soient tous montés plus régulièrement. 

Mpatso (la femme de ménage et nounou de Charlie) est également partie, décidée à rejoindre ses enfants qui lui manquaient au Malawi. Autre aventure en soi que de la déposer chez le transporteur à Vereeniging situé à 60 km de Parys. Lacston nous accompagne afin d'aider avec les volumineux bagages de sa femme. Sur le trajet nous sommes arrêtés pour un contrôle de routine par des policiers… Malin, Lacston n'a pas emporté son passeport avec lui. Les policiers font mine de vouloir garder Damien et Lacston sur place et de m'envoyer chercher les papier d'identité de Lacston à la ferme… Genre je vais me taper 120km pour faire l'aller-retour, avec Charlie et trouver des documents en fouillant le logement de Lacston… hum… non!

En fait ce que les policiers attendaient surtout, c'était que nous leur payions une "amende" plus communément appelée bakchichs! Et hop, 1000 rands dans les dents, heureusement que nous avions du cash … et malheureusement pour Lacston, en principe supposé payer ce montant étant donné qu'il était en faute. Seulement voilà, pour Lacston, il s'agit d'une fortune! Il ne remboursera donc qu'une partie des frais.

Mpatso est finalement arrivée à bon port, chez le transporteur. Damien et moi continuons notre route vers Johannesburg où nous avons prévu de faire quelques courses et de passer la nuit avant d'aller cherche Carole (ma cousine d'amour) et son ami Adjel à l'aéroport. Lacston nous rappelle début d'après-midi pour nous faire savoir qu'il est de retour à la ferme avec sa femme.. !?!

Le transporteur ne part en fait que quatre jours plus tard pour le Malawi! Bref… Lacston et Mpatso devront s'organiser autrement pour aller à nouveau à la rencontre du transporteur car nous ne renouvellerons pas l'expérience. 

Mpatso a été remplacée par Ellen, une jeune sud-africaine qui a maintenant pris ses quartiers à la ferme. Charlie l'aime bien, et c'est tant mieux. Ellen pourra apprendre l'Afrikaans et/ou le Suthu (langues principales de la région que nous habitons) à Charlie. 

 

*Rebondissement après avoir écris ces lignes. Ellen nous a fait faux-bon! Prétextant devoir aller en urgence récupérer ses enfants car sa mère ne pouvait pas s'en occuper ce weekend, bonnes poires, nous la conduisons à Vredefort ("ville" située à 20 minutes de piste). Nous convenons que je viendrais la reprendre le lendemain à 8h du matin. Le lendemain, donc arrivée à Vredefort, je l'attends à l'endroit convenu… Pas de Ellen… J'appelle, mais elle ne répond pas.. Je patiente. Bref, vous l'aurez compris, elle ne vient pas! Une semaine plus tard, j'en suis toujours à réclamer à la voir, histoire de lui payer sa prestation et de surtout récupérer les clés de sa chambre afin de pouvoir, enfin, engager quelqu'un d'autre… 

 

** Deuxième rebondissement : Nous avons récupéré les clés via la maman d'Ellen. Nous avons payé la prestation et attendions la venue d'une autre dame conseillée par une vendeuse d'un magasin de fermier où nous sommes bons clients… Nous convenons d'une date où je devais venir la chercher. Le patin même à 7h30 un sms m'annonce que la  dame a trouvé un job mieux payé..Super! 

 

***Finalement, j'ai demandé à Lacston de trouver une dame du Malawi: Matha a commencé il y a une semaine. Elle se débrouille bien mais n'est pas aussi efficace que Mpatso. En effet Matha n'a jamais travaillé avant. J'ai dû lui apprendre à faire un lit, à utiliser une machine à laver, séparer les vêtements, les pendre, utiliser un aspirateur, donner le bain à Charlie etc… Elle est adorable, patiente et douce, je pense, j'espère que cela se passera bien!

 

Quant à Charlie justement, elle évolue à vitesse vv'! 

Elle a commencé à ramper début décembre, à l'arrivée de Xavier, elle maitrise maintenant le 4 pattes comme une chef. En parallèle, ses premières dents ont fait leur sortie: deux adorables incisives sur la mâchoire inférieure. Je réalise que ces petites quenottes portent bien leur nom: incisives, c'est le mot… ça coupe, ça pince, ça fait mal! Et elle mort tout ce qu'elle peut!

Charlie enchaine les syllabes également : abababa abouabouaboua aboooouuh pfffff! … elle a décidément beaucoup de choses à raconter. 

Et enfin, elle commence à assimiler la nourriture "solide" même si elle boude les panades faites maison que j'ai désespérément essayé de lui faire manger… Elle raffole des panades toutes faites de chez woolworth (woolies pour les intimes : le supermarché haut de gamme sud africain) , elle mâchouille également avec délice le biltong (viande séchée, spécialité sud af) ce qui l'aide à faire ses dents. 

Charlie parvient à se mettre debout et à se rassoir toute seule! Elle est trop forte, ma fille, notre fille (pardon Damien), hein??? 

à bientôt 8 mois, je trouve qu'elle s'en sort plutôt bien!

 

Et nous, nous nous régalons toujours de ce climat tantôt orageux, tantôt sec, tantôt chaud mais aussi et surtout ensoleillé, chaud accompagné d'une petite brise. Le bonheur est au rendez-vous. Calme, joie et bonne humeur comme l'aurait dit mon professeur de gym en primaire… 

Les visites amicales et familiales commencent.. D'abord Tsaka de Bruxelles puis Carole, ma cousine adorée et Adjel son grand ami et accessoirement coup de foudre de Charlie! De supers moments passés ensemble! On attend avec impatience David, Laetitia (marraine de Charlie) et Paolo (parrain de Charlie) puis Valérie et sa petite (grande) famille et fin d'année Thérèse (grand-mère paternelle de Charlie)… D'autres visiteurs bientôt? On vous le fera savoir!

A bientôt!!

 

notes du 8 novembre 2014

 

Octobre fut calme sur Witklipfontein…

Les travaux de construction avancent sûrement, malgré la saison des pluies qui commence. 

Construire en terre sous la pluie, ça fonctionne pas des masse, surtout lorsqu'elles sont torrentielles. 

En quelques minutes, les routes deviennent rivières, les plaines: des pataugeoires et votre tas de terre: un tas de boue… Donc quand il pleut, la construction est en stand-by… 

Le bon côté des choses, c'est que les murs ont été mis à l'épreuve. On remarque, à notre grande surprise, que les murs en pisé semblent mieux supporter les intempéries que les murs en pierre, dont les joints de terre ont été superficiellement lavés. 

 

Pour la première fois depuis notre arrivée, nous avons vécu quatre jours de grisaille.

Cela pourra paraitre saugrenu à nos amis européens mais nous étions plutôt contents d'avoir un peu de fraicheur et de ne plus sentir le soleil de plomb sur nos tête pendant quelques jours… On a même apprécié la pluie, dites donc! La Belgique nous manquerait-elle?

 

En parlant d'intempéries, nous avons aussi eu droit à un spectacle impressionnant: une tempête de poussière, un immense nuage couvrant tout comme un brouillard rouge et dense… En voyant le nuage arriver on a pensé à la fumée d'un incendie tout proche, tant c'était opaque. En trois minute, le nuage était sur nous, accompagné d'un vent continu. La situation a beaucoup amusé les enfants de Xa et a permis à Damien de prendre des clichés originaux avec une ambiance de fin du monde. 

 

Qui dit saison des pluies, dit naissances et qui dit naissances, dit festin pour les chacals…Les petits sont des proies faciles pour ces prédateurs sournois. Les animaux sauvages arrivent à la fin de leurs périodes de gestation et attendent avec impatience que les pluies verdissent le paysage afin de mettre bas dans les meilleures conditions pour leurs petits. Afin de préserver les nouvelles vies, des voisins, fermiers avisés nous ont conseillé de sacrifier un ou deux animaux adultes (mâles de préférence) par semaine dont on laisserait la dépouille en pâture aux chacals, charognards notoires. 

Ce vendredi, notre voisin Herman a fait tuer des phacochères sur sa propriété, car ces cochons sauvages ont la fâcheuse tendance de saccager ses champs de maïs fraichement plantés. 

Nous avons accepté un deal avec le chasseur, Johan Greef, à savoir qu'il aurait un de nos blesboks pour deux dépouilles de phacochères par semaine. Faisant d'une pierre, deux coup voire même trois : notre voisin est débarrassé de ses nuisibles, nous détournons l'attention des chacals en leur évitant de devoir chasser et nous ne sacrifions qu'une bête par semaine. Celle-ci sera transformée en Biltong (viande séchée) dans les règles de l'art. De plus, sur chaque phacochère sacrifié, nous prélevons un beau cuisseau à griller sur le braai (BBQ). Mmmh … Bon j'avoue, l'idée de tuer des animaux sauvages, d'en manger un bout, tout ça c'est pas super évident pour nous naïfs, européens citadins… Mais en bon apprenti fermier, on suit les conseils et on apprend! "C'est l'histoire de la viiiiie, le cycle éterneeeeel…. lalala lalaaaa! " Donc voilà, vendredi soir, pour la première fois, on a mangé du phacochère.. et c'est bon! On a partagé un cuisseau avec les ouvriers et on a dégusté ensemble la viande soigneusement découpée par Lacston, ancien boucher.

 

Pour couronner ces histoires barbares, les carcasses de phacochères sont laissées dans des endroits dégagés à portée de fusil depuis la route afin que Johan Greef, puisse éventuellement, s'il passe par là en soirée, tirer sur les chacals… C'est pas très fair-play, encore une fois, j'avoue mais les chacals sont un nuisible dont il faut contrôler la population pour le bien des troupeaux sauvages et domestiques… N'ayant pas de prédateur, et chaque femelle faisant en moyenne une portée de 4 petits, les chacals sont très présents dans la région. Malins, ils communiquent entre eux par des hurlements  qu'on entend de toutes parts en début de soirée, ils peuvent s'associer pour venir à bout d'un zèbre ou d'une vache alors qu'ils sont à peine plus gros qu'un renard.

Bref, je n'essaie pas seulement de convaincre le lecteur ici, je dois moi même intégrer l'idée…

 

Sur un autre registre: Charlie grandit, elle a maintenant 5 mois! Ses progrès nous enthousiasment chaque jour… Elle goûte à tout ou presque, très intéressée par la nourriture que nous mangeons, elle a une préférence pour la pastèque, qu'elle suçote, les pèches, le riz ou le couscous. Niveau motricité, elle parvient à se retourner du ventre sur le dos, elle commence à ramper maladroitement, elle se tient bien debout et elle marche, avec concentration lorsqu'on la tient par les bras. Très attentive à ce qui l'entoure, elle n'a pas assez de ses deux yeux pour observer tout ce qu'elle voudrait. Elle accorde un intérêt tout particulier aux chiens, au chat et aux chèvres. Notre petite fille adore les ballades en voiture, les vadrouilles en tout genre et sourit à toutes les nouvelles rencontres.

Notre petit rayon de soleil.

 

Nous avons deux nouveaux venus sur la ferme: un ouvrier, Nenni et un chiot, Kubiac, Larry Kubiac (comme dans la série Parker Lewis). 

Nenni vient du Malawi comme les autres travailleurs de la ferme, il est issu du même village. L'ambiance est bonne chez les ouvriers, ils s'entendent tous bien et travaillent de bon coeur… Cependant une surveillance quasi constante est nécessaire sur le chantier afin d'éviter les erreurs à répétition: Vérifier les niveaux, les mélanges, si le coffrage qu'ils montent pour la 15eme fois n'est pas monté à l'envers, ou tout simplement être sûr qu'ils ont bien compris les instructions. Lacston et Lusungu sont sans aucun doute nos meilleures recrues pour le moment: zèlés, motivés, curieux, contents d'apprendre et sympathiques …

 

Quant à Kubiac, il vient d'un refuge de Johannesburg, il est de race inconnue mais devrait devenir un très grand chien. Nous imaginions qu'il était un mélange labrador/ danois mais nous ne sommes plus sûrs de rien. Contrairement à notre première chienne Sharp-sharp, il n'est pas très futé, il enchaine bêtise sur bêtise et ne semble pas comprendre le mot "non", ou même lorsqu'il se fait réprimander… Après avoir vidé le bol du chat 10 fois (dans une des pièces de la maison strictement interdite aux chiens), attaqué la boite de monopoly, la table basse, les fioritures des canapés, renversé la poubelle, couru après les poules, piqué la nourriture sur la table, nous attendons la prochaine bévue… Il ne maitrise pas encore très bien sa force, mais il est adorable avec Charlie et bien plus doux que Sharp-sharp encore un peu fofolle. …Education à suivre…

 

Le mois fut riche en rencontres de voisinage. Une des plus intéressante est sans doute celle de Big Piet et Little Piet (qui est plus imposant que le big, mais qu'on appelle little parce qu'il est le fils de l'autre). Ils gèrent une ferme comme la nôtre de l'autre côté de la rivière mais 8 fois plus grande et bien plus diversifiée. 

Nous avons été introduit par une autre nouvelle rencontre très sympathique dont je parlerai plus tard: Daleen. 

Bref, entre l'entrée de la propriété et les habitations, nous avons croisé kudus, zèbres, girafes, waterbucks, impalas, Tsesebee et autres antilopes dans des paysages sublimes. Nous avons d'entrée de jeu été impressionné par l'abondance de vie et la beauté de ce qui nous entourait. Piet père, nous a reçu dans une immense salle de trophée de chasse, la plus grande collection privée du monde d'animaux empaillés. Dès l'entrée, vous faites face à une immense tête d'éléphant, un cheetah entier sur une branche et d'innombrables autres animaux. Tout y est en matière de vie sauvage africaine, sauf le rhino: chacals, babouins, porc-épic, hyène, impala, eland, lion, … . Impressionnant, intéressant, glauque, triste, beau … difficile de s'arrêter sur une seule opinion devant ce spectacle. La chasse fait ici partie de la vie de la plupart des fermiers, même les plus passionnés de vie sauvage, les plus respectueux. Sur une réserve, il faut savoir conserver des équilibres entre les espèces afin que la végétation ne souffre pas "d'excès de broutage" et qu'il règne une certaine harmonie entre animal et végétal. Piet père nous a donc accueilli dans cette grande salle de 6 mètres sous plafond et nous avons écouté ses sages explications et conseils sur la façon dont une "game farm" se devait d'être gérée. C'est lui-même qui, d'ailleurs, nous a conseillé de sacrifier des bêtes pour permettre aux petits de vivre. Quelques jours plus tard, il est venu visiter Witklipfontein et nous a encore donné divers conseil sur le type d'animaux que nous devions acquérir, les plantes que nous devions contrôler, voir supprimer de la propriété car dangereuses pour les animaux, les aménagements éventuels à faire et les plantations à envisager.

Le jeune Piet est lui aussi fin connaisseur de la vie sauvage, passionné de reptiles, araignées, oiseaux, il est aussi photographe à ses heures (découvrez ses photos sur sa page facebook : https://www.facebook.com/KleinPietPhotography?fref=ts ), organisateur d'événement type rodéo, spécialiste de capture de troupeau, il multiplie les talents. 

 

Daleen est une femme pétillante, rigolote très sympathique que nous avons rencontré à la base car elle avait des impalas à vendre. Nous devions lui en acheter 10 mais nous avons été freiné par le coût de la capture et du transport. Coût incertain car il n'était pas sûr qu'on arrive à les capturer en un coup et que les divers déplacements des vétérinaires agréés pour effectuer cela en plus du prix de la "consultation" à l'heure pouvait facilement arriver à un total dépassant le double du prix des animaux eux-même. De nouveau sous les conseils avisés de Piet père, nous avons opté pour la patience : soit attendre qu'ils préfèrent donner leurs impalas pour cause de surpopulation soit trouver un éleveur capable de nous donner un prix fixe incluant le transport ou même mieux: trouver un éleveur en mesure de nous fournir plusieurs espèces en un coup ce qui rentabiliserait le coût du transport.

notes du 28 septembre 2014

 

Quelle semaine, mes amis! 

 

Au Feu!

Elle a commencé avec l'annonce d'un incendie sur le terrain voisin, chez Hermann, notre voisin adoré. On nous appelle à l'aide à 12h… 

Ni une ni deux, Damien embarque deux ouvriers: Lacston et Philmon, la lance à incendie avec son réservoir et sa pompe dans le backie et arrive le premier sur le terrain…En quelques minutes, ils sont rejoins par pas moins de 40 autres véhicules équipés de lances, de balais, de personnel, de pompes à main. Tout le monde se met à l'oeuvre immédiatement. Lorsque le feu est déclaré quelque part dans le dôme, ce sont toutes les propriétés alentours qui sont en danger d'incendie… 

Plein de bonne volonté donc, Damien est sur place, au taquet… sauf qu'il ignore comment fonctionne le dispositif: comment remplir le réservoir pour commencer? 

Après maints essais infructueux, les ouvriers ont quitté le backie pour s'attaquer au feu armés de balais et de couvertures. Enfin, un autre pick-up vient faire le plein et permet à Damien de checker comment il s'y prend pour faire fonctionner la pompe. Le conducteur du pick-up essaie deux minutes d'aider à faire fonctionner la pompe puis s'en va… se sentant plus utile à combattre le feu qu'à aider un touriste à faire fonctionner son joujou. Damien enfile son gilet de Mac Gyver et comprend enfin qu'il suffit de mettre de l'eau dans la pompe pour l'activer… Victoire! Un Geyser d'eau sort enfin du pick-up, arrosant Damien de la tête aux pieds. Le voici aussi ridicule qu'un chat mouillé, le tout devant deux trois autres pick-ups de fermiers. Donc voilà la pompe fonctionne, le réservoir est plein mais Damien est seul pour conduire la voiture, allumer la pompe et s'attaquer au feu à l'aide de la lance : chose totalement impossible! Lacston finit par le rejoindre. Ils peuvent être fiers d'avoir arrêté le feu sur le flanc d'une colline.

 

Environ 200 ha voire plus on brulé ce jour là, des champs de maïs principalement, mais aussi une partie de terrain "naturel". Vers 15h, l'incendie était maitrisé. Le feu a démarré suite à une machine, type tracteur, qui aurait cogné un caillou et cela aurait provoqué une étincelle...

 

Scratch!

En vadrouille, à Potch. (Potchefstroom)

Après avoir été chercher des barres de métal de 3m de long pour la construction de la maison, nous sommes allés dans un magasin de fournitures en outils et matériaux de construction. Oubliant notre chargement qui dépasse de 150cm au dessus de l'habitacle, nous nous garons sous un car-port bâché pour protéger du soleil, lorsque nous entendons un: SCRAAATCH! Nous venions de joliment trouer la bache neuve… Coût du remplacement de la bâche 3250Rands soit au cours du jour, 228,80€ Yeepee!! (C'était Dams au volant)

 

Boom!

Vendredi 26, jour national de prévention contre la rage, les vaccins sont gratuits à la SPA… Je suis dans la file de voitures sur le parking lorsque la conductrice devant moi décide de sortir de la queue et de faire marche arrière. A peine ai-je le temps de klaxonner pour l'avertir de ma présence derrière elle (au cas où elle n'aurait pas vu l'énorme pick up blanc que je conduis) qu'elle emboutit l'avant dudit pick up! La femme sort énervée de sa voiture, me disant que lorsqu'elle a regardé dans son rétroviseur, je n'étais pas là… J'étais pourtant dans la file depuis 3 bonnes minutes, pour preuve, d'autres voitures était déjà derrière moi dans la file… Bref.

Ici, pas de formulaire de constat à remplir soi même lors d'un accident. Pour pouvoir faire jouer l'assurance, il faut aller au commissariat faire un rapport. La dame refuse! Prétextant que ce n'est pas un accident, juste un "bump" et que de toute façon elle a autre chose à faire, elle est avec un enfant dans la voiture… Moi, j'ai juste un bébé de 4 mois, et un chiot mais bon.. Finalement, j'ai pris ses coordonnées, des photos des voitures et de son permis de conduire et été faire ma déclaration toute seule au commissariat… Les dégâts s'élèvent à 7233Rands soit 509,20€.

Re-Yeepee

 

BEURP! 

Ah, au fait, Sharp-sharp, la chienne, est malade en voiture et vomit ses tripes! Chouette! Au menu du jour: riz et croquettes, nos chers ouvriers ne peuvent plus nier nourrir notre chien en cachette!

 

PCHIIIIT!

Sur le chemin du retour, environ 6km de route de terre… A mi-trajet, je croise un homme au bord de la route qui change de tête en me voyant approcher et se prend la tête entre les mains,… Je stoppe la voiture et lui demande si tout va bien. Il me répond que mon pneu arrière a un petit problème… En effet: il était totalement détruit, déchiré, anéanti!!! Ce gentleman s'est gentiment roulé dans la poussière pour remplacer ma roue, bientôt rejoint par un de ses amis… Pendant ce temps, je m'occupais de Charlie, toujours dans la voiture, ainsi que Sharp-Sharp fraichement vaccinée et toujours malade. Je sors la chienne de la voiture, la journée n'a pas été assez difficile, … elle s'encourt! Je laisse Charlie, la voiture, les deux gars couchés par terre, et je poursuit le clébard!

Remplacement de deux pneus : 6000Rands soit 422€

 

Bêêêê!

Hermann m'a vendu 4 belles biquettes, qu'il est venu m'apporter ce samedi!!! Youpie!

 

CRAC BOOM HUE! 

Xavier et Almaz sont venus passer le weekend à la ferme. Ce dimanche, nous décidons, Xavier et moi, de nous occuper de nos deux pensionnaires équidés récalcitrants: Hippo et Cappucino… A 4, nous parvenons à les mettre dans la piste de longe pour tenter de les attraper plus facilement. S'en suivent des figures dignes d'un show de rodéo, où Xavier se cramponne à deux mains au licol de Hippo et quitte le sol sous les mouvements furieux du cheval qui refuse de se laisser faire. Xa, en bon cow-boy, remporte le premier duel homme/animal avec quelques bleus et les mains un peu brûlées. Le deuxième duel se passe sensiblement pareil, Capuccino se cabrant avec un Xavier suspendu à sa tête … Un peu plus de bleus et les mains un peu plus brûlées, Xavier remporte le match! Vient le moment de seller, brider, monter dessus : tout se passe assez bien, après 15 minutes d'exercices sur la piste, nous pensions avoir passé l'étape la plus dure… Que nenni!!!

Nous décidons de faire une petite ballade pour profiter de nos montures à nouveau dociles, lorsque nous sommes attaqué par Jojo, le gentil cheval fainéant d'Almaz… Jojo est en fait un étalon castré sur le tard.. il est hongre maintenant, mais ne le sait pas et veut dominer les autres chevaux… dont les deux sur lesquels nous sommes… et nous sommes dans la même prairie.. Forts de notre nouvelle autorité, nous défions un peu le Jojo de nos voix, l'engueulant à chaque assaut, et lui faisant face du haut de nos montures…Quelques figures de rodéo… Finalement, Jojo, s'est attaqué à moi et m'a méchamment mordue à la hanche. Je suis précipitamment descendue de Capuccino, tremblante, ne sachant pas trop si c'était de peur où de mal… L'adrénaline faisant encore effet. Puis je m'écroule au sol, pliée de douleur… 

Le temps que je retrouve mes esprits et Xavier et moi nous dirigeons vers jojo, déterminés! Nous avons dû corriger le méchant Jojo afin qu'il ne réitère pas ses attaques à l'avenir… Ce faisant, Xavier s'est blessé : main probablement cassée… 

:-( Nous voilà retournant à la maison entre douleur et frustration…

 

RE- Bêêêê!

Toujours ce dimanche.

Goldie, le labrador de Xa a semble-t-il terrorisé mes nouvelles biquettes qui se sont fait la malle! 

Malgré nos recherches, elles sont introuvables… Elles passeront la nuit dehors, on ne sait où, avec les chacals qui rôdent… J'ai peur! J'ai prévenu les voisins que j'avais perdus 4 biquettes, au cas où ils les retrouveraient sur leur propriété afin qu'ils m'avertissent.

 

BADABOUM!

Dimanche soir, il fait noir.

Le tonnerre gronde, les éclairs zèbrent le ciel et une colline proche, mais de l'autre côté de la rivière s'est embrasée… Les flammes, même d'ici, sont impressionnantes et illuminent la fumée blanche qu'elles provoquent. Le vent souffle et attise le feu. Cependant personne, ce soir ne sortira pour tenter d'éteindre l'incendie. Non seulement parce que c'est dangereux car la foudre continue de frapper mais aussi parce que les gens, ici très croyants, pensent que c'est la volonté de Dieu que si Il le veut, la pluie viendra éteindre le feu après l'orage… Tout un programme.

 

 

Coûts inutiles de la semaine: 16483Rands ... et ça, c'est si je retrouve mes chèvres...

 

Suite au prochain épisode, là je vais me coucher! Demain une nouvelle semaine commence.

notes du 21 septembre 2014

 

Crocodile

Ce matin, Lusungu vient me trouver en me disant qu'un crocodile est dans sa chambre … 

Il semble effrayé mais je suis sceptique. Accompagnée de Philmon et Lusungu, je vais constater par moi-même la présence de la bête à l'étage au dessus du garage où dort Lusungu. 

Calé contre le mur et parfaitement immobile, un gros iguane de 80cm au moins fait le mort! 

Quand je leur dit de prendre les gros gants à soudure et de le mettre dehors, les deux gars éclatent de rire, me disant que c'est un animal dangereux, qu'il faut le tuer. J'ai donc consulté notre bible du bush afin de vérifier la dangerosité du reptile. Il s'agissait d'un Rock Monitor ou Varanus Albigularis, un Varan quoi! Bien que pouvant mesurer jusqu'à 1m50 à l'âge adulte, le spécimen se nourrit principalement de sauterelles, d'oeufs et de souris… Rien de bien méchant! Les gars étant terrorisés à l'idée de le toucher, avec l'aide de Damien, d'un bâton en "Y" et de gros gants à soudure, je me suis emparée de la bestiole pour la mettre dans un carton…

L'animal était impressionnant et assez vigoureux une fois qu'il a compris qu'on allait le choper.. j'avoue être assez fière de moi d'avoir effectué la manipulation. 

Au final, nous l'avons gentiment relâché à l'autre bout de la propriété. 

 

… C'était l'aventure du jour! 

A bientôt.

Notes du 19 septembre 2014

Par où commencer? 

A laisser le temps filer sans prendre de notes, me voilà submergée de faits à relater. Un mois et demi d'aventures fermières que je vais vous livrer en  vrac. 

 

1. Danny est parti!

L'un des deux ouvriers a déserté après avoir demandé une augmentation (qui a été acceptée) et une avance sur salaire. Prétextant d'aller déposer de l'argent à un ami qui rentrait au pays et qui allait le remettre pour lui à sa famille pour les obsèques de son père, il quitte donc la ferme le mardi matin. Le lendemain, Lacston, le deuxième ouvrier, nous annonce que Danny ne reviendra pas, qu'il n'aimait plus le travail à la ferme, et qu'il veut trouver un job à Johannesburg comme gardien d'immeuble. Nous essayons alors de le joindre sur son téléphone… un inconnu nous répond que Danny n'est pas là. Au deuxième essai, cet inconnu nous dit que Danny est en prison. Nous allons du coup visiter la chambre de Danny et découvrons qu'il a en effet emporté toutes ces affaires. Quelques jours plus tard l'inconnu appelle Xavier à Johannesburg pour lui réclamer de l'argent pour faire sortir Danny de prison… Xavier répond que cela tombe bien, qu'il devait justement aller porter plainte pour vol et qu'il aimerait savoir quelle prison abrite ce pauvre Danny… Pas de réponse. Quelques jours plus tard encore, Danny, lui-même, appelle Xavier de son propre numéro pour dire qu'il revient le soir-même à la ferme. Danny s'est vu remercier et a réalisé qu'il n'était plus le bienvenu à la ferme. 

 

2.Nouveaux venus

3 autres ouvriers sont venus rejoindre la petite communauté de Witklipfontein. Lusungu, Mapopa et Philmon. Lusungu est le plus qualifié des trois, sachant souder, monter des murs en pisé et en brique. Les trois sont liés familièrement avec Lacston. Mapopa et Philmon arrivent tout droit du Malawi après près d'une semaine de voyage en bus, Lusungu a effectué le même voyage mais bien plus tôt puisqu'il était déjà en Afrique du Sud depuis un mois et demi. Tous ont la trentaine et ont 3 enfants au Malawi. Lusungu est le plus joyeux et social; Philmon est un peu timide mais très gentil, travaille de façon consciencieuse et motivée; Mapopa est le plus discret, il fait son travail, est poli mais sans plus… peut-être est il un peu méfiant à notre égard? A voir… Nous voilà donc 8 au total: Damien, Charlie et moi, Lacston et Mpatso et puis Lusungu, Mapopa et Philmon. 

 

3. Manque de sécurité

Nous avons eu 6 meurtres en série à la ferme… Une petite bestiole de type mangouste s'est faufilée dans le poulailler 6 jours de suite et a froidement assassiné une poulette par nuit, abandonnant son cadavre décapité dans la grange… Plusieurs jours d'enquête nous ont permis d'innocenter le pauvre Dali qui avait d'abord été accusé. De petites empreintes ayant été découvertes sur les lieux du crime nous ont permis d'écarter notre premier suspect. Malgré la caméra infrarouge installée dans le poulailler, nous n'avons pu identifier formellement l'auteur des crimes.

Ne supportant plus ces deuils à répétition, nous avons sécurisé l'hôtel à poules en construisant une nouvelle cage dans la cage existante. Nos volailles peuvent enfin dormir tranquilles. 

 

4. Problème d'oeufs

A ce jour une seule poule sur les 6 restantes pond des oeufs, il semblerait que l'exercice et le grand air annule les capacités des poules de batterie à pondre des oeufs.. Nous projetons d'acheter dix poules couveuses afin d'avoir des poussins ce printemps et donc plus de poules, plus d'oeufs. 

 

5.Vente aux enchères

Ce jeudi, je suis allée à une vente aux enchères accompagnée par notre voisin Hermann. Voulant profiter de son expérience et craignant que cette vente se passe en Afrikaans (langue ressemblant au Néerlandais mais parfois difficile à comprendre car truffée d'expressions et teintée d'accents allemands), je l'ai invité à m'accompagner afin de m'aider à choisir quelques chèvres pour un bon prix. Mon but était de trouver 4 femelles en âge de faire des petits et un beau mâle pour les accompagner. L'expérience était intéressante, j'y ai trouvé une petite biquette ayant été nourrie au biberon, toute mignonne et apprivoisée née cette année et une autre du même éleveur avec de jolis yeux bleus ciels… Les autres biquettes se vendaient par lots et étaient soit trop nombreuses soit trop chères. Je suis donc repartie avec mes deux beautés pour l'équivalent de 80 euros. Arrivée à la ferme, v'la ti pas que je me rends compte avoir acheté deux mâles, emballée que j'étais de faire un achat!! FAIL! Voici donc une erreur que je ne ferai pas deux fois! Je compte néanmoins garder mes deux jeunes boucs jusqu'à ce qu'ils soient en âge de procréer...

 

6.Au galop!

A rester peinards sur les 60 hectares de prairie, deux de nos amis équidés ont pris goût à la liberté et à la glande: Hippo et Capuccino, nos plus beaux spécimens ne se laissent plus approcher ou toucher. Nous avons donc décidé de les réinstaller dans la petite prairie afin de les attraper plus facilement. Lors de la manoeuvre, les deux gangsters de la brousse ont pris la poudre d'escampette au grand galop par la route en terre, direction leur ancien propriétaire, la fille d'Hermann. Xavier et moi qui espérions parvenir à les changer de prairie à deux avons couru chacun dans une direction, lui vers la voiture, moi vers un autre cheval afin de poursuivre les deux fuyards au plus vite. Lacston, lui a tenté sa chance à pied. Hippo était en train de se baigner dans l'étang du terrain d'Hermann. Lacston est arrivé le premier, puis Xavier et moi j'étais encore en route lorsque je les ai vu arriver sur le chemin du retour. Il aura fallu l'aide des 4 ouvriers, de Xavier en voiture et de moi sur Seun pour parvenir à faire rentrer Hippo et Capuccino dans la petite praire. Cependant, aujourd'hui encore, je n'arrive pas à les approcher, ils ne se laissent ni amadouer par la nourriture ni impressionner par mon autorité… La fille d'Hermann devrait venir me donner un coup de main ce weekend!

 

7. Chantier

La construction de la maison des ouvriers avance bon train. Les fondations ont été creusées, les murs de fondation sont terminés, le chantier a été déblayé des surplus de terre et les murs de pierre commencent tout doucement à monter… Damien s'est chargé de la soudure des cadres métalliques sur lesquels seront fixés les châssis de porte et de fenêtre. Les 4 ouvriers font preuve de motivation et ne faiblissent pas dans leur travail sous le soleil de plomb.

 

8. Nous

Nous, nous allons toujours aussi bien. Nous avons pris conscience de bien des choses concernant notre nouveau métier. Nous pensions devenir architecte/fermier/entrepreneur/jardinier et il s'avère que nous héritons également des casquettes de directeur de ressources humaines, assistant social, psychologue, vétérinaire, palefrenier, livreur etc… Entre les problèmes de couple de Lacston et Mpasto, cette dernière frappant son mari pendant qu'il dort. L'incompréhension, la fainéantise ou la mauvaise foi de celle-ci concernant ses tâches à la ferme, ses maladies imaginaires , sa consommation excessive de pilules anti-fièvre ou anti-douleur (elle a consommé au moins 75 pilules d'un équivalent de nurofen en deux mois, si pas plus, ne va jamais voir le médecin gratuit à l'hôpital municipal et sort systématiquement de chez elle  à 17h, en pleine forme, piaillant à tout va, les jours où elle se fait porter malade… quitte à être de nouveau malade le lendemain matin. Bref!). Pas facile à gérer ce genre d'histoires lorsque l'on est pas habitué, mais on apprend, jour après jour. On se plait malgré tout à vivre cette vie où aucun jour ne ressemble au précédent si ce n'est le ciel qui reste invariablement bleu. 

Nous apprécions les weekends ou les semaines de vacances où Xavier, Almaz, Carine et Kwame nous rejoignent à la ferme, parfois accompagnés d'un couple d'amis, Gloria et Jamar, avec leur fille, Karire (alias kéké, alias fifi) animant les lieux de rires et de conversations joyeuses, chamboulant gentiment nos habitudes. 

Nous avons également profité d'un weekend sympathique avec Philippe, Julie et leur fils de deux ans, Arthur. Entre ballades à pied, en voiture ou à cheval, festins, papote et pouponnage.

Laurent et Gwennaelle nous ont invités à un braai (un BBQ) où nous avons retrouvé Phil, Arthur et Julie ainsi que John et Lauren, à Johannesbourg. Journée retrouvailles entre petits belges, donc. Damien n'ayant pas revu Laurent depuis son départ de Johannesbourg il y a 8 ans et moi n'ayant pas revu John depuis facilement 20 ans puisqu'il est le petit frère d'une de mes toutes bonnes copines de l'école primaire. Comme quoi, le monde est petit! 

Donc voilà, je résumerais notre état général en disant que nous n'avons jamais mangé aussi sain et  aussi bien de toute notre vie sur une aussi longue période; que nous parcourrons chaque jour plus de kilomètres à pied qu'auparavant en une semaine, voire deux; nous nous levons tôt tous les matins, reposés et motivés par la nouvelle journée qui commence; le stress a totalement déserté nos corps et nos esprits; je pense pouvoir affirmer que nous sommes heureux… mais vous nous manquez tous,… très fort, … et un bon dürüm nous ferait quand même plaisir. (salade, tout) ;-)

 

9. Charlie

Charlie est de plus en plus chouette, ses crises ingérables de nouveau né et ses coliques ont cessé. Très éveillée, souriante, curieuse, sociable, elle fait notre joie et notre fierté. Il semble qu'elle attire tous les regards lorsque nous entrons dans un magasin ou lorsque nous nous baladons, des inconnus nous arrêtant systématiquement pour flatter nos égos de parents et nous rappeler à quel point elle est mignonne. 

Une chose nous a fort surprise, ici, en Afrique du Sud, c'est la tendance des gens à te prendre ton bébé des bras pour aller le montrer à tous ses collègues. Attitude qui semble normale à tout le monde ici mais qui fait très bizarre aux Belges que nous sommes... 

Charlie multiplie les sons expérimentaux avec sa petite bouche, produisant au choix : claquement de langue, postillon, bulle, gargarisme, son grave ou aigu. …  mais de manière générale, elle produit plus de bave que de sons. 

Elle apprécie particulièrement les journées vadrouilles, lorsque nous courrons d'un magasin à l'autre pour faire les emplettes de la ferme pour les animaux, les travaux, le personnel et nous-même. Elle aime être bercée par les bras de papa ou maman qui marche ou bien par les trajets en voiture.

Malgré la chaleur et les belles journées ensoleillées à 30 degrés, notre princesse a attrapé un petit rhume. Petit, mais difficile de s'en débarrasser… après 3 semaines de soins, on en voit doucement la fin..  

 

 

notes du 1er août 2014

Aujourd’hui c’est “payday”, jour de paie … et ça se voit : en ville et sur les routes vers la ville!  Les habitants de Parys prennent les banques d’assaut!

Des files, de 40 minutes  au moins, pour retirer de l’argent, et ce, à tous les bancontacts locaux et cerise sur le gateau: les retraits sont limités... pour être certain que tout le monde puisse en avoir un peu, je suppose.

C’est dans les 3 premiers jours du mois seulement que l’on peut croiser des gens ivres par ici… après ça, ils sont fauchés et n’ont parfois même plus assez d'argent pour se nourrir.

 

Bref, voici donc l’ambiance du jour … Nous, qui avons décidé aujourd’hui d’acheter une grande table pour la terrasse et une ou deux autres choses dans un magasin de seconde main où il faut payer en espèces… nous apercevons après 40 minutes de file ,donc, que le retrait maximum est  de 3000 rands soit environ  220 euros… youpie! 

Dans les supermarchés, même topo: Miiiiille monde, loooongue file et pas de place dans le parking.

On est contents d’être de retour dans notre campagne, au calme, avec notre jolie table! 

 

Les jours précédents furent riches!

Nous avons rendu visite à un voisin, Gerhard, un homme à part, dirais-je... Il organise des randonnées sur sa propriété, a un camp de backpacker, élève des chèvres pour leur lait, des moutons, des poules, des abeilles, a un potager qu'il essaie tant bien que mal de protéger des singes, porquépics, insectes, oiseaux, phacochères etc. Il vit sans électricité, n'a pas de châssis à ses fenêtres depuis 5 mois (il gèle la nuit en hiver, brrrr!). "Off the grid", comme on dit ici... Ceci dit, ses conseils sont précieux à tous les niveaux. Il nous a proposé de "chasser" quelques essaims d'abeilles pour nous, afin que nous ayons nos propres ruches! Trop cool, quoi! Il nous aurait aussi bien vendu un ou deux coq (à prix d'or) et nous a fait une offre pour des chèvres, qui nous semble bien élevée (l'offre, pas la chèvre). Donc pour les coqs et les chèvres, on laisse en suspens...

 

La famille s'est largement agrandie!

Nous avons commencé la semaine avec l'adoption d'une petite chienne de 6-7semaines à la SPA de Potchefstroom (chouette, le nom de la ville, hein?)... Nous l'avons nommée Shap-shap, ce qui veut dire salut/au revoir en zulu, je crois. 

Nous avons fait l'acquisition de 12 poules, vouées à vivre leur vie en batterie en principe, mais les voilà sauvées ;-) elles ont 17 semaines et devraient commencer à pondre dès la semaine prochaine. Elles ont encore du mal à sortir au grand air par elles-mêmes, nous devons les "mettre dehors" du poulailler afin de leur faire profiter du grand air... Et nous leur avons offert, un beau grand et fort : coq! On verra bien si elles nous font des poussins...

Et enfin, nous avons reçu un cinquième cheval de notre autre voisin, Hermann. "Il s'appelle Hippo, parce qu'il est gros et fort! "... Il parait qu'il est joueur, autrement dit, il aime jouer  avec nos pieds avant de se laisser attraper... On verra ça dimanche... d'ici là, on a du travail, nous!

 

En dehors de ces événements, la vie suit son cours... La piste de longe a pris forme, les ouvriers ont aménagé un poulailler, le potager est en cours, les buttes prennent forme, nous avons commencé les semis, le four à pain de Damien a pris forme finale, la terre sèche doucement sous le soleil d'hiver Sud Africain... 

 

Dali s'habitue à Shap-shap, il prend possession de son nouveau territoire et nous suit pour de longues ballades sur la propriété... Nous avons fait une ballade de 1h30 avec Xavier, Carine, et leurs amis, Gloria et Jamar le weekend passé et il a suivi tout le long! Il a fait connaissance avec les chevaux et les poules et se fait très bien à la vie de "chat sauvage, terreur de la savane". 

Etant données les nombreuses demandes, il y aura un reportage photo "spécial chat" dans cette mise à jour du site... Rendez vous dans la rubrique "Photos"

 

Charlie va sur ses deux mois et commence à gazouiller... Elle module les voyelles en faisant des mimiques à croquer et Damien et moi nous extasions sur ses "AAA", "EEEUUh" et ses "OOOO" ... Elle est vraiment trop belle lorsqu'elle fait les "OOO" !! :-)

Elle a eu ses premiers vaccins, aussi .. et n'a pas aimé ça! 

Son activité préférée est de nous accompagner en ballade, emmitouflée dans l'écharpe/porte-bébé... Merci à Véro et Bruno pour ce cadeau en or! Les Sud Af' nous regardent comme des extra-terrestres avec ce truc! A croire qu'on a inventé le feu!

 

Damien et moi allons très bien, nous sommes constamment en activité, nous profitons au maximum de notre nouvelle vie et en aprécions chaque moment... Nous pensons souvent à vous, nos petits Belges, nos familles, nos amis, et sommes impatients d'accueillir nos premiers visiteurs afin de leur faire découvrir ce coin de paradis! 

 

La semaine prochaine, on devrait terminer la mise en place du potager ainsi que les semis d'août en pleine terre et en caissettes; faire la première "mise à feu" du four à pain, qui aura eu le temps de sécher; commencer le dressage de Chuck (le jeune étalon); aller chercher du fumier de volaille pour le potager (toute une expédition); rencontrer d'autres voisins, notamment Dolf, Adri et leur fils Adolf (charmant prénom, n'est-ce pas?); faire quelques aménagements dans la prairie des chevaux ... et toujours : Chouchouter Charlie et s'aimer, beaucoup!

 

Mille mercis à Xa et Carine de nous offrir cette opportunité de vivre "autre chose".

 

A bientôt!

 

Ps: les photos arrivent lundi 4 août au plus tard!

 

notes du 16/7: Nous y sommes !

11/7/2014 Wouli! Nous y voici!

Le vol s'est passé sans encombres, notre Charlie, 5 semaines, a été exemplaire pendant les 14h de voyage. Dali, le chat, est sorti indemne de son aventure en avion... Pour nous le voyage a semblé moins long que d'habitude... Bref, tout a été pour le mieux! 

L'accueil à Joburg fut plus que chaleureux. Xa et Almaz nous attendaient à l'aéroport. :-)

Après un arrêt lunch à la "Huyberechts-Bwakira house", nous sommes allés découvrir notre nouveau "chez nous". 

Comment décrire l'endroit en quelques mots? Vaste, paisible, perdu au milieu de la pampa Sud Africaine, magnifique sont les premiers mots qui me viennent.

Nous avons fait connaissance avec Lacston, Dani et Mpatzo, la femme de Lacston qui seront nos aides à la ferme. 

Le weekend est passé rapidement, nous avons été saisi par le contraste de température entre le jour et la nuit... L'après-midi en T-shirt, comme un été à Bruxelles, la nuit par contre est très très fraiche... il gèle et on le sent!!! Les constructions Sud Africaine ne sont pourvues ni du double vitrage, ni de système de chauffage ni même d'une quelconque isolation... Yeepee! 

Heureusement que Xavier nous avait prévenus... nous sommes venus équipés! 

DImanche, nous avons fait connaissance avec notre voisin direct (quelques kilomètres nous séparent), Hermann, ses filles, son beau fils.. de bons Afrikaaners, fermiers, cultivateurs de maïs, éleveurs de moutons, poules, propriétaire de chevaux et de milliers d'hectares de terre.

 

Mardi, il est temps d'aller récupérer le reste de nos bagages envoyés par Cargo à Johannesbourg. Première expérience de l'administraton Sud Africaine... 5 heures de démarches pour débloquer nos affaires! Le tout avec Charlie qui hurle dans nos bras! <3

Ca, c'est fait!

 

Mercredi, première journée d'installation à la ferme: rangement, déballage de caisses, organisation et aménagement d'une piste de longe pour les 4 nouveaux pensionnaires qui arrivent samedi :-)

 

Au programme pour les jours à venir: 

-Construction d'un poulailler, d'étagères, d'un four à pain, 

-Préparation des premiers semis

-Chouchouter Charlie.

-Trouver des poules, des chèvres, un chien et une remorque

-S'aimer, beaucoup.

 

 

 

 

 

Bientôt, le départ!

Nous sommes en pleins préparatifs pour le grand départ... Jonglant avec les documents pour obtenir des visas pour toute la famille, les vaccins du chat, l'enregistrement des bagages , la fin des chantiers en cours et l'apprentissage de jeune parent... 

Nous sommes impatients de décoller! 

Plus qu'une semaine de boulot pour Damien!!! 

Le projet:

 

Sur la réserve de Xavier, Witklipfontein, nous allons relever plusieurs défis : 

 

- La construction d'au moins deux unités d'habitation principalement en terre-pierre et bois à la fois écolo et super contemporain en s'inspirant de techniques traditionnelles. 

 

- L'autosuffisance alimentaire du moins en fruit, légumes et oeufs. ça va prendre du temps mais nous avons pris plein de patience dans nos bagages

 

- L'éducation "nature" de Charlie... 

 

- l'apprentissage de la vie simple, pour nous: moins de technologie, moins de gaspillage, plus de respect de l'environnement, un rythme plus en accord avec notre nouveau biotope

 

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